Le Projet Artistique
Ressources
La Bande Passante est une compagnie fondée en 2007 et basée à Metz. Elle développe un projet artistique autour d’une réinvention de la création documentaire, en croisant les disciplines pour faire émerger des récits intimes et sensibles.
Aujourd’hui, elle réunit une équipe artistique et technique d’une quinzaine de personnes autour d’un geste commun : faire récit à partir du réel — objets, archives, images, témoignages — en inventant pour chaque projet une forme sur mesure.
Chaque création est un tissage délicat de matériaux collectés et de dispositifs scéniques, graphiques ou sonores, repensés à chaque rencontre.
Des Objets Pour Documenter l’Intime :
Dès nos premiers spectacles, nous avons exploré cette question du rapport des objets à l’intime. Comme dans Compléments d’Objets, qui propose aux spectateurs d’écouter des pièces sonores inspirées de faits divers enregistrées par les objets de notre quotidien, ou dans Cockpit Cuisine, où c’est une maison abandonnée qui nous permet de partir à la rencontre de son propriétaire qui y a laissé ses inventions cinématographiques avec lesquelles il a revisité sa vie.
Le Cycle « Mondes de Papier » :
A partir de 2014, nous nous sommes engagés dans un cycle de recherche et de créations autour des documents de papier. Mené par Tommy Laszlo et Benoit Faivre, ce travail a ouvert le champ à de nouvelles explorations dramaturgiques et poétiques. Nous avons notamment trouvé de nouvelles façons de faire spectacle à partir de fonds papiers souvent difficiles à valoriser de façon traditionnelle par les musées et les archives, notamment.
Ainsi, l’installation Jardin de Papier, permet de révéler les gravures d’une encyclopédie de Botanique du 18e siècle, grâce au découpage et dressage des plantes qui la composent, augmentées de son et de lumières mouvantes.
Les Villes de Papier, au nombre de 6 aujourd’hui, sont autant de performances filmées en direct à partir des fonds de cartes postales de plusieurs villes de France et de l’étranger. Découpées et pliées, ces cartes nous permettent de proposer des visites immersives dans ces fonds d’images anciennes.
Nos Jardins est un spectacle réalisé quant à lui à partir d’anciens manuels d’anatomie, dont nous opérons les personnages pour en faire sortir des éléments picturaux qui composent un jardin idéal.
Le Dîner, conçu à partir d’une collection d’assiettes de la Faïencerie de Sarreguemines, et Le Stade, qui met en regard les Jeux Olympiques de 1924 et 2024, viennent également enrichir ce cycle par de nouvelles manières d’activer les archives et d’articuler mémoire et espace partagé.
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L’exploration de nouveaux dispositifs dramaturgiques et techniques :
Nous nous approprions aussi de nouveaux outils pour nos créations, notamment par le biais du mapping, notamment dans La Fabrique, un spectacle vidéo et sonore sur le moulin des thermes lors du sentier des lanternes à Metz. Ou avec Le Dîner au musée de la faïencerie de Sarreguemines qui nous a confié le soin de valoriser leurs archives papier sous forme d’un diner spectacle de musiques et d’images.
Nous utilisons également ces technologies dans nos spectacles, comme dans Au Fond, créé aux archives industrielles de Saint Avold lors d’une résidence de territoire, grâce auquel nous explorons l’Histoire des houillères de Lorraine à partir du récit de l’historien Philippe Artières et des documents du conseil départemental de Moselle. Ce spectacle a été précisément conçu pour pouvoir jouer dans les lieux non « équipés », comme des collèges, des médiathèques, des musées, des archives.
Cette logique se prolonge aujourd’hui dans des formes scéniques légères ou adaptables, comme les Folk Clubs, qui combinent conférences, musique live, narration dessinée et création vidéo en direct.
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Vies de Papier : exemple phare du « Théâtre d’Objet Documentaire »
Avec Vies de Papier, spectacle créé en 2017, nous poussons plus avant le croisement des disciplines entre enquête historique, film et théâtre documentaire. La découverte d’un album sur une brocante à Bruxelles, nous envoie à la recherche de Christa, jeune fille née en 1933 à Berlin.
Par l’invocation de documents en direct au plateau, ce spectacle met en scène les singularités des destins individuels dans la grande Histoire. Ce spectacle est un bel exemple de la façon les objets peuvent être des vecteurs pertinents et sensibles de nos vies, et de la façon dont ils peuvent raconter et même impacter le réel sur scène.
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Un nouveau Cycle Consacré à l’Adolescence :
Vies de Papier nous a valu de nombreux témoignages de personnes parfois bouleversé·es par ce récit. Une spectatrice nous a même confié son journal intime d’adolescente.
Ce journal nous a donné envie de poursuivre notre exploration autour du théâtre d’objets documentaire, en créant cette fois un spectacle autour de la question de l’écriture de soi dans cette période charnière qu’est l’adolescence.
Débutée en 2019, cette exploration a reposé sur un appel à témoignages, avec plus d’une quinzaine de participants et participantes qui nous ont confié leurs écrits d’ados. Ce sont ainsi plus de 8000 pages que nous avons lues, triées, répertoriées, et dont nous avons extrait des centaines de citations.
Ce sont aussi des résidences en milieu scolaire dans les collèges et les lycées qui nous ont permis de récolter des récits d’ados d’aujourd’hui, notamment par l’écriture et la réalisation de vidéos poétiques. Une correspondance de plus de 60 lettres a aussi été mise en place entre des adultes de Forbach et des jeunes de Vandoeuvre et a permis de créer un film et un spectacle issu de ces écrits.
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Devenir : un spectacle à partir de journaux intimes d’adolescents :
Tout cette matière nous a permis de créer le spectacle Devenir en Novembre 2022. Cette création met en scène une marionnettiste et un musicien chanteur se réunissent pour créer un spectacle à partir de journaux intimes. Et ces écrits qu’ils pensaient manipuler se mettent à agir sur eux, et font ressurgir leur passé commun d’amoureux de collège et de lycée.
Ce spectacle écrit à partir de journaux intimes, est porté par Kathleen Fortin et Maxime Kerzanet. Il consiste en un réseau de textes, de compositions musicales et de création plastiques animées, le tout mis en scène à l’aide de nouvelles explorations scénographiques et techniques.
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Une création continue sur les récits de soi adolescents :
Et ce travail sur l’adolescence ne s’arrête pas là, car c’est une thématique extrêmement riche à laquelle nous sommes maintenant liés, et nous avons décidé de partager ces récits par de nouvelles recherches artistiques.
Édition de livres (Refermez ce journal), de disques (Le Monde à l’Intérieur), création d’un site webdocumentaire (devenir-ciebandepassante.fr), collectes de terrain (Il était une fois dans l’Est), créations participatives menées dans des collèges, lycées, EHPAD, centres sociaux, etc. : c’est une véritable création continue dans laquelle nous nous sommes maintenant engagés.
Outre cette riche matière, c’est une véritable expertise que nous avons acquise lors de ces dernières années de travail auprès des ados, mais aussi auprès des adultes pour qui cette période de vie est encore très sensible (même chez les personnes âgées). Ce travail transgénérationnel peut se traduire par des interviews d’habitants par des jeunes : faire le portrait des personnes, mais aussi des lieux, du patrimoine matériel et immatériel, au travers du temps.
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Des nouvelles explorations avec la Bande Dessinée et la Musique menées par Tommy Laszlo et Thomas Guiral
Depuis 2023, La Bande Passante développe un nouveau cycle de création fondé sur le croisement entre bande dessinée et musique. Porté par Tommy Laszlo et Thomas Guiral, ce cycle explore comment ces deux langages — le dessin et le son — peuvent s’entrelacer en scène pour produire de nouveaux récits. Narration graphique, compositions musicales, manipulation d’images, voix dessinées ou chantées : la scène devient un espace de montage vivant où l’on lit, écoute, trace et interprète.
Ce geste s’amorce avec Il était une fois dans l’Est, création participative menée dans le Cœur du Pays Haut. À partir de récits récoltés auprès des habitant·es, Étienne Gendrin a dessiné une série de portraits sensibles, mis en circulation sous forme de cartes illustrées connectées à des capsules sonores. En parallèle, Tommy Laszlo et Thomas Guiral ont sillonné les paysages du Grand Est avec une caméra et une guitare, captant les lieux, les voix, les rythmes, pour composer une cartographie sensible, visuelle et musicale du territoire. Ce projet a jeté les bases d’une écriture documentaire où la bande dessinée devient surface d’écoute, et la musique un vecteur de mémoire partagée.
Il se poursuit avec les Folk Clubs, formes légères à géométrie variable qui prennent la forme de conférences musicales dessinées. Chaque Folk Club est un concert narratif, où les chansons jouées en live dialoguent avec des images projetées, des manipulations visuelles, des récits musicaux. C’est une façon de faire entendre l’histoire populaire d’un genre musical tout en la montrant, crayon en main.
Enfin, Retour de Sonora prolonge cette recherche par un récit autofictionnel dessiné à quatre mains. À partir d’un double échec artistique en Arizona, deux auteurs dessinent l’un pour l’autre une fiction croisée, où se superposent désert réel et western fantasmé. Sur scène, la bande dessinée s’écrit en direct, les images sont projetées et mises en mouvement, la musique accompagne les trajets d’un récit reconstitué à vue.
Ce cycle est destiné à s’enrichir de nouveaux projets, de nouvelles bandes dessinées adaptées ou co-écrites, de nouveaux dialogues entre son et dessin. Il ouvre une voie où la partition visuelle et la composition musicale ne sont plus séparées, mais s’écrivent ensemble, dans une même forme scénique hybride.
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Justice, héritages et corps social : un nouveau cycle documentaire mené par Thomas Gourdy
Depuis 2023, un nouveau cycle de recherche s’est ouvert au sein de La Bande Passante, porté par Thomas Gourdy. Il interroge les liens entre justice, institutions, mémoire familiale et récit collectif, en prolongeant le geste documentaire de la compagnie vers un territoire plus social : celui des procès, des archives policières, des silences transmis et des corps traversés par le pouvoir.
Le point de départ est intime : fils, petit-fils et arrière-petit-fils de policiers parisiens, Thomas Gourdy ne connaît que très peu l’histoire de ces hommes. Le silence devient alors moteur : non pour combler un vide, mais pour faire émerger ce qu’il porte de collectif — une mémoire institutionnelle, une verticalité héritée, une question d’engagement.
Deux formes en sont issues : Mock Trial, atelier scénique participatif autour des mécanismes du jugement, et Force Bleus, création documentaire en cours mêlant objets sonores, archives et récit de soi. Le plateau y devient un lieu de friction entre histoire familiale et responsabilité sociale.
Ce cycle prolonge le geste de la compagnie : faire parler les traces, donner corps aux zones d’ombre, construire un espace de récit où l’on peut faire circuler ce qui nous traverse. Il se poursuivra dans d’autres formats et d’autres territoires, en lien avec des partenaires sociaux, éducatifs ou judiciaires.
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Les partenaires de la Bande Passante
Scènes nationales et centres labellisés
Le TANDEM – Scène nationale de Douai/Arras
Le Sablier – Centre national de la marionnette, Ifs–Dives-sur-Mer
L’Espace Jéliote – Centre national de la marionnette, Oloron-Sainte-Marie
Le Théâtre de Laval – Centre national de la marionnette
Le Carreau – Scène nationale de Forbach et de l’Est mosellan
Le CCAM – Scène nationale de Vandœuvre-lès-Nancy
Le Centre dramatique national de l’Océan Indien – Saint-Denis de La Réunion
FACM / PIVO – Scène conventionnée du Val d’Oise
Scènes et Territoires – Scène conventionnée multisites Lorraine
L’Odyssée – Scène conventionnée de Périgueux
Institutions culturelles, archives et musées
L’Arsenal – Cité musicale de Metz
Musée de la Cour d’Or – Metz Métropole
Musées de Sarreguemines – Musée de la Faïence
Archives industrielles départementales de Saint-Avold
Service des Archives de la Ville de Bruxelles – Maison du Roi
Ville de Metz – Service culturel
Conseils départementaux de Moselle et de Meurthe-et-Moselle
Fonds Érasme pour la recherche médicale de Bruxelles
Festival MarionNEttes – Neuchâtel (CH)
Moselle Arts Vivants
Agence culturelle Grand Est
Partenaires de projets participatifs et territoriaux
Espace Jéliote – Oloron-Sainte-Marie (pour Devenir(s))
Lycées, collèges et EHPAD de Vandœuvre, Forbach, Périgueux, Oloron, Monein…
Tram-E – Oloron-Sainte-Marie
La KuFa – Kulturfabrik, Esch-sur-Alzette (LU)
Le Musée Olympique Lausanne (partenaire initial Le Stade)
Partenaires locaux des projets Retour de Sonora et Folk Clubs à Metz, Nantes, Strasbourg…
Soutiens institutionnels
La compagnie est conventionnée par :
– la DRAC Grand Est
– la Région Grand Est
– le Département de la Moselle
– la Ville de Metz
Elle a également bénéficié du soutien de :
– le Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle
– la Ville de Nancy
– ARTCENA – Centre national des arts du cirque, de la rue et du théâtre
– le DICRéAM – Dispositif pour la création artistique multimédia (CNC)
– l’ONDA – Office national de diffusion artistique
– l’Agence culturelle Grand Est